Qu’est ce que l’Armagnac? Territoire et étymologie

Bien qu’aujourd’hui indissociable de l’eau-de-vie, l’Armagnac est avant tout un territoire, avec comme capitale Lectoure, entre la Garonne et les Pyrénées compris dans une aire naturelle, culturelle et linguistique; la Gascogne. La région, peuplée d'Aquitains, a été conquise par l'Empire romain, puis par les Wisigoths, par les Vascons venus des Pyrénées (qui lui ont donné leur nom), et enfin par les Francs. Le terme « Armagnac » vient de l’allemand « Armin », nom d’un chef franc du VIe siècle, qui signifie « puissant guerrier » en vieux germanique. C’est pour le récompenser de sa bravoure à la bataille de Vouillé (près de Poitiers), en 507 contre les Wisigoths – victoire qui ouvre la route du Sud aux armées franques -, que Clovis lui offre la jouissance de ce fief gascon, plus tard connue sous le nom de comté d’Armagnac. Armin, probablement hérité de Hermann, a d’abord été latinisé en Arminius avant d’être « gasconnisé », devenant successivement Arminiacus (le pays d’Armin), puis Arminhac, Armaignac, avant de prendre la forme définitive d’Armagnac. Tout d’abord patronyme puis nom de pays, Armagnac devient l’appellation de l’eau-de-vie gasconne à partir de son essor commercial notamment avec la Hollande au XVIIe siècle. Enfin, en 1790, Armagnac a brièvement désigné un département, avant qu’un député ne lui préfère le nom de la rivière Gers.

Historiquement, le Gers a toujours été l’un des principaux producteurs de vins en France. La Gers est connu depuis l'Antiquité pour produire des vins de qualité. A 40 km de Lectoure se trouve la célèbre villa gallo-romaine de Séviac, dont certaines splendides mosaïques représentent des ceps de vignes et des raisins évoquant les vendanges. Aux abords de Lectoure, des fouilles archéologiques ont permis la découverte de foudres qui remontent à cette même époque attestant donc de la production de vin dès le IIIe siècle de notre ère.

Devant l'Hérault et la Gironde, le Gers devient le premier département viticole français. Mais dès 1870, son vignoble connaît le fléau du phylloxéra comme la plupart des régions françaises. Des 100 000 hectares de vigne, seulement 20 000 hectares seront replantés et aujourd’hui moins de 2500 hectares sont affectés à la production d’Armagnac (sur 5000 hectares identifiés).

Le Gers est toujours aujourd’hui à la pointe de l’innovation. C'est là où on retrouve les surfaces en agriculture biologique, tous types de cultures confondus, les plus importantes (91 800 ha), devant l’Aveyron (70 000 ha), et l’Aude, (52 500 ha).